Atmosphère, atmosphère...

Il faut désormais trouver des solutions pour continuer à exporter des œuvres dans lesquels les dialogues peuvent occuper une place centrale. Certains, comme les Américains, privilégient le doublage. D'autres, comme les Allemands, optent pour la production de versions multiples – le même scénario est tourné dans les mêmes décors, mais avec des acteurs de nationalité différente suivant la version. Ces deux techniques permettront aux productions hollywoodiennes de rester fortement présentes dans les salles françaises.

Cette exposition, qui propose une sélection d'environ 80 affiches produites entre 1930 et 1944, est une invitation à se plonger dans « l'atmosphère » de cette période.

Partagés entre l'espoir d'un futur où la guerre n'aura plus sa place et où la crise aura été surmontée et l'inquiétude d'un nouveau conflit mondial en gestation, les spectateurs se passionnent pour des genres qui leur permettent d'oublier le quotidien, comme le film musical et le film policier. Le premier, lié à la généralisation du sonore et inspiré des modèles hollywoodiens, gagne l'industrie française et allemande. Dans le second, qui s'impose en France comme aux Etats-Unis, l'enquête devient un prisme à travers lequel lire et raconter la réalité.

Avec l'avènement du parlant, le rôle des acteurs dans la promotion des films devient essentiel et leur portrait occupe souvent une place centrale dans la composition de l'affiche. Le traitement de Fernandel, star populaire par excellence, est à ce titre emblématique. Mais l'omniprésence des portraits de stars n'empêche pas les affiches d'évoluer vers plus de créativité et d'originalité, comme en témoignent notamment les illustrations de Jean-Adrien Mercier. Si la période 1930-1944 est un moment charnière pour le cinéma, elle l'est aussi pour l'affiche, qui connaît alors d'importantes transformations, à la fois techniques et graphiques.

Visuels :
Façade du cinéma Paramount Opéra, à Paris 9e, 1934. Programme du cinéma Paramount de Toulouse, 1931.