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L'avènement du cinéma parlant voit naître une nouvelle génération d'acteurs.
Avec l'introduction du cinéma parlant, de nombreux comédiens ne sont plus appréciés du public. Certains disparaissent des écrans du jour au lendemain à cause d'accents prononcés, de discordances vocales, de difficultés à s'adapter à cette nouvelle technique, ou sont simplement perçus comme démodés. D'autres, comme Gaby Morlay ou Jean Murat, réussissent à franchir le cap du parlant. Enfin une nouvelle génération de comédiens émerge au moment de cette révolution technologique, comme Pierre Fresnay, Marie Bell, Danielle Darrieux, Michèle Morgan ou Jean-Pierre Aumont.
C'est en 1907, avec l'Assassinat du Duc de Guise , que pour la première fois les interprètes d'un film occupent le haut de l'affiche. Dès lors les grandes firmes utilisent la notoriété des acteurs pour valoriser leurs films, comme la Paramount qui n'hésite pas à employer comme argument promotionnel le fait que ses films sont joués par « des acteurs connus dans les pièces les plus célèbres ».
Le cinéma parlant amplifie ce phénomène et accorde une place centrale à l'acteur. La presse spécialisée émerge et une proximité nouvelle de la vedette avec son public voit le jour.
C'est d'abord l'interprète que l'on va voir au cinéma et son type doit être suffisamment affirmé pour que son public le suive d'un film à l'autre. Le spectateur aime ainsi retrouver Arletty avec sa franchise et son franc-parler, Jean Gabin à la fois gueule d'amour et incarnation de l'ouvrier français, ou Viviane Romance dans son personnage de femme fatale.