Atmosphère, atmosphère...

Le cinéma en France vu par ses affiches,
des années 30 à l’Occupation.

Nouveaux graphismes

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Nouveaux graphismes

Bien qu'une certaine standardisation caractérise les affiches de cette période, on parle souvent pour les années trente de l'« âge d'or » de l'affiche. L'omniprésence des portraits des stars n'empêche pas une évolution vers plus de créativité et d'originalité.

Si certaines affiches s’inscrivent dans la continuité de celles du cinéma muet, par leur dimension narrative ou leur style proche des illustrations du XIXe siècle, d’autres s’affirment par de nouvelles compositions. Un synthétisme novateur permet de condenser des détails du scénario ou de traduire l'atmosphère du film, allant jusqu'à des compositions très épurées et minimalistes.

Alors qu'à l'époque du muet les affichistes étaient salariés des maisons de production, dans les années trente cette profession acquiert un statut indépendant et avec lui une liberté créative qui reste néanmoins assujettie aux contraintes commerciales. Pendant l'Occupation la profession s'organise jusqu'à la création, lors de la Libération, d'un syndicat des affichistes de cinéma.

Parmi les illustrateurs remarquables, Jean-Adrien Mercier se distingue par son originalité : ses aplats de couleurs, son lettrage soigné, son sens de la synthèse des sujets, font de lui un des affichistes les plus brillants de l'époque.

La lithographie est le procédé d'impression le plus utilisé et il le restera jusqu'à la fin des années cinquante. Mais dans les années trente de nouvelles compositions photographiques, notamment pour les affichettes, voient le jour. En utilisant différentes techniques de reproduction photomécanique (comme l'héliogravure) et en retravaillant en couleur les photos noir et blanc, les résultats sont parfois à mi-chemin entre la photo et le dessin.